George Dupin installe le conteneur à Colombelles dans un paysage industriel en accord avec sa fonction première : transporter des marchandises depuis leur lieu de fabrication vers leur lieu de vente, les uns de plus en plus éloignés des autres du fait de la mondialisation. À partir d’une ébauche de fiction – un caisson échoué dont la cargaison s’est multipliée, colonisant cet espace clos – il transforme la boîte métallique en instrument de production agricole et photographique, dans la continuité de sa destination économique initiale. Les champignons qui ont proliféré à l’intérieur créent un environnement végétal étrange, une grotte qui évoque des paysages romantiques. La découverte de ce microcosme naturel s’effectue par intermittence, sous la lumière discontinue de flashs, qui accentuent l’atmosphère irréelle de l’œuvre.
Filant la métaphore de la camera obscura, le conteneur devient ici une chambre noire destinée à générer des images dans l’esprit du spectateur. Celui-ci appréhende en effet l’œuvre par intermittence : au lieu de la voir dans son ensemble, il en aperçoit une succession de points de vue qui s’apparentent à des instantanés photographiques. La lumière intense des flashs a la particularité de produire un effet de perspective écrasée, elle donne à voir la réalité sous une forme aplatie, tout comme la projection lumineuse plane d’une camera obscura.
George Dupin réussit de la sorte à concilier l’imaginaire véhiculé par les conteneurs à sa technique habituelle, la photographie, tout en rappelant de manière indirecte et distanciée la concordance temporelle entre le développement de cette invention et l’impressionnisme.
George Dupin s’associe pour l’occasion avec Jeanne Zion, étudiante paysagiste et les graphistes Élise Gay et Kévin Donnot pour la conception de la grotte et la création d’une double édition rendant compte du projet : livre imprimé et publication numérique.
Attention, l’exposition proposée présente une ambiance qui peut stresser certaines personnes (obscurité, humidité, flashs violents…), ainsi cet espace est déconseillé aux personnes sensibles (épileptiques, jeunes enfants, femmes enceintes). Accès interdit aux enfants non accompagnés.
Sur une proposition de Didier Mouchel, chef de projet photographie au Pôle image Haute-Normandie (Haute-Normandie)