Les œuvres d’Ariane Michel cherchent à décentrer notre perception du monde, à sortir de la vision anthropocentrée d’une nature domestiquée – incarnée par la notion de paysage. Elles tissent de nouvelles relations sensorielles avec ce qui nous entoure afin d’en rétablir l’irréductible différence et de proposer, sur les bases de cette égalité retrouvée, un vécu et une expérience partagés.
Pour le MéPIC, Ariane Michel a choisi de prendre à bras-le corps la présence incongrue des conteneurs dans le marais protégé de Sallenelles, en invitant le percussionniste Dominique Mahut à jouer avec ces boîtes métalliques. Elle réalise ainsi une vidéo où les éléments du paysage alentour (végétaux, animaux,…) sont des puissances percevantes. L’homme, installant un dialogue de sons et de mouvements avec ce qui l’entoure, devient alors magicien, chamane. Peu à peu une partition musicale se dessine, unissant les sonorités du paysage à celles que le musicien produit avec l’objet géant. Les conteneurs qui étaient d’abord intrus deviennent alors des habitants du paysage, vivants, bruissants, en symbiose avec ce qui était là avant eux.
L’un des conteneurs, resté brut depuis le tournage, joue ici son propre rôle et abrite les instruments de Dominique Mahut. L’autre devient salle de projection et permet au public de visionner le film.
Dominique Mahut : Étudiant aux Beaux-Arts dès ses 15 ans, Dominique Mahut a enseigné la peinture et le dessin pendant deux ans avant de se lancer dans la musique. Entré dans la danse par le free jazz et les musiques Zaïroises, il a longtemps accompagné des projets chorégraphiques, pour œuvrer ensuite avec de nombreux musiciens français et étrangers comme Peter Gabriel, Eric Truffaz et Jacques Higelin.
Sur une proposition de la Maison des Arts de Grand Quevilly (Haute Normandie)