Atlantik, Kreise, qui signifie « Atlantique, cercles », est une installation en deux parties. Placés en regard, les deux conteneurs se répondent par un jeu de correspondances formelles pour interroger les notions d’échanges et de partage. Le titre évoque l’Atlantique, appréhendé ici comme une séparation entre les continents, une surface qui délimite les territoires. Un jeu d’ouvertures permet néanmoins un dialogue visuel entre les deux œuvres, rappelant que l’océan est aussi un lien entre deux rives, un espace de circulation et de communication.
Différents outils sont présents dans l’installation. Grosse Kreise, (de grands cercles), présente un cercle bleu au sol. Pour le dessiner, le compas des marins a été remplacé par la roue d’une bicyclette. Le sable disséminé sur le bois du plancher rappelle le papier abrasif utilisé pour poncer le bois, tout comme il semble être un rappel des nombreux voyages effectués par le conteneur, et des salissures qu’il a connues de ports en ports.
La seconde œuvre, intitulée « A and I » en référence aux initiales dont elle est un écho visuel, évoque les pronoms « un » et « je », confrontant l’impersonnel au singulier, ce qui nous est extérieur à notre intériorité. Cette relation de soi à l’autre est exprimée par un équilibre précaire. La sculpture est juchée sur un tréteau, telle une silhouette dressée qui lutte pour maintenir sa position.
Avec un langage sculptural très épuré, des formes simples, et des matériaux élémentaires, Katinka Bock imagine une mise en scène à la signification ouverte dans laquelle elle interroge les éléments du paysage : le point de vue, l’attente, l’horizon.
Sur une proposition de Claire Le Restif, directrice du Centre d’art contemporain d’Ivry – le Crédac, (Île-de-France)