Le projet de recherche

DES GALERIES INSTALLÉES DANS LE PAYSAGE…

Au sein de l’école supérieure d’arts & médias de Caen/Cherbourg, le Laboratoire de l’art & de l’eau s’est engagé dans cette aventure en affirmant qu’il y avait matière à mobiliser des artistes contemporains pour une nouvelle relation avec les publics, pour une nouvelle vision de l’espace muséal. Le projet scientifique et culturel élaboré par le Laboratoire de l’art & de l’eau » veut bousculer les normes et conventions pour réaliser un pari : organiser le mariage de l’art et des territoires pour réconcilier les publics avec l’art contemporain.

À l’aide d’un maillage virtuel ouvert sur l’espace portuaire, le MéPIC organise le dispositif territorial d’une quinzaine de pavillons qui sont autant de galeries installées dans le paysage. Chaque pavillon est positionné sur cette grille orthogonale suivant un ordre qui obéit à la logique des lieux et enjeux des quinze communes concernées. Chaque pavillon est composé d’un ou deux conteneurs. Chaque pavillon accueille l’oeuvre d’un artiste contemporain chargé de revisiter les fondamentaux de l’impressionnisme sur le thème de l’eau.
Sur le territoire de chaque commune, le site qui accueille une oeuvre d’art contemporain a été choisi par le MéPIC avec le maire. Pour chacun des sites identifiés, l’artiste a été invité par le MéPIC sur proposition d’une institution culturelle. C’est ainsi que sont associés à cette expérimentation muséale des centres d’art et musées de Basse-Normandie, de Haute-Normandie et d’Île-de-France.


UNE DÉMARCHE EXPÉRIMENTALE QUI DÉSACRALISE L’ESPACE MUSÉAL…

Avec ces quinze artistes invités, le Laboratoire de l’art & de l’eau réalise une ambition culturelle qui articule l’histoire de l’art et la création artistique. C’est un travail de recherche qui veut offrir à tous la possibilité d’un regard critique sur les oeuvres et le contexte des oeuvres.
C’est une démarche collective qui veut être une exposition à ciel ouvert. En réalité, le MéPIC est un musée du dehors ; un musée qui veut dire beaucoup et qui, pour ce faire, ne renferme rien, ne protège rien, ne cache rien.

En marge des grandes expositions d’histoire de l’art prévues pour cette deuxième édition du festival Normandie Impressionniste, le MéPIC désacralise l’espace muséal. En parcourant le territoire des quinze communes, on visite une exposition qui refuse l’idée du seuil et de l’entrée.
En circulant de site en site, on perçoit la richesse d’un anti-musée qui s’approprie le réel géographique au service des oeuvres, au service des publics. Fidèle aux enjeux culturels du paysage que portait en lui le mouvement impressionniste, il est l’expression spatiale des représentations du monde qui se jouent à l’extérieur.

C’est ainsi que le MéPIC se situe au contact de la lumière, de la terre et de l’eau. Il confie au paysage le soin d’être lui-même le musée gratuit et ouvert à tous les publics de l’art contemporain. D’un côté, il mobilise des compétences artistiques et scientifiques pour l’organisation d’ateliers de recherche. De l’autre, il mobilise les élèves des classes de CM2 des écoles primaires qui parrainent les quinze pavillons du territoire. De fait, on a là un dispositif culturel qui fait le grand écart, un mécanisme innovant au service de la création, au service d’une perception touristique très contemporaine du patrimoine culturel.